Comme bon nombre
de mes lecteurs, j’ai pu passer le début de l’année 2013 en famille. Parce
qu’une telle chose ne m’était plus arrivée il y a bien longtemps, j’ai pu
goutter avec une nouvelle fraîcheur le bonheur que peut procurer une famille
dite traditionnelle. Par famille traditionnelle, j’entends celle qui se compose
d’un père et d’une mère mariés officiellement qui, à défaut de filer le parfait
amour, se “supportent” par convenance et d’une fratrie qui ne nourrit ni
jalousie ni amertume entre ses membres.
Certains
relèveront, avec raison, qu’il y a un bon nombre d’autres familles de ce type
qui jouent les prémisses de l’enfer eschatologique. Je répondrais tout
simplement par une vérité subjective: je préfère de loin cette béatitude
familiale à celle que peut procurer les foyers “modernes”. Par foyers modernes,
je veux parler des foyers monoparentaux et des familles postmodernes
homosexuelles.
Dans ma
jeunesse, j’étais assez frappé par la proportion importante d’enfants de ma
génération dont les pères, au mieux avaient pris la poudre d’escampette peu
après leurs naissances, au pire étaient purement et simplement inconnus. Je
demandais souvent ce qu’allait produire cette génération n’ayant pas connu de
véritable autorité paternelle. Des enfants issus de familles décomposées auraient certainement été plus
enclins à reproduire le schéma familial dans lequel ils avaient vécu.
J’ignore si des
sociologues ont pris la peine d’étudier sur les enfants l’impact de la
décomposition de la cellule familiale au Cameroun. Mais, je constate avec
regret que beaucoup de mes jeunes concitoyens de sexe masculin, bien que
disposant de moyens financiers, ne songent pas vraiment à se marier et fonder
une famille. Ils préfèrent généralement le concubinage ad vitam aeternam. Pis
encore, certains se vantent publiquement de n’avoir pas assumé leur devoir de
père et par conséquent d’avoir fait de leurs enfants des “bâtards”.
Il m’était
arrivé plusieurs fois d’entendre des femmes mûres de ma famille, mariées et
mères d’enfants, exprimer leur admiration pour des femmes libres et
indépendantes, et dont les enfants possédaient chacun son propre père. Comment
en est on arrivé là ? Ce peu-de-cas, qui est fait de la famille dite
traditionnelle, ne provenait pourtant ni
des valeurs africaines pré-coloniales ni du christianisme qui s’est implanté à
la faveur de la colonisation.
A la
déliquescence familiale sus-évoquée s’ajoute un autre péril qui vient cette
fois d’Occident. Dans quelques semaines, la France entérinera son fameux “mariage pour tous”, terme politiquement correct pour désigner le mariage (sic)
homosexuel. Pour ne pas s’arrêter en si bon chemin, les couples gays pourront
adopter des enfants issus des relations hétérosexuelles et même avoir recours à
la procréation médicalement assistée pour se fabriquer des bébés. Aux États-Unis, Obama défend
ouvertement le mariage homosexuel et une place de choix a été accordée à des
personnalités gays lors de la cérémonie d’investiture présidentielle.
Aujourd’hui, les
pays africains qui envisagent de pénaliser les relations homosexuelles peuvent
s’attendre à des mesures de rétorsion de la part de certains pays occidentaux.
Ce fut le cas de la Sierra Leone qui dut faire marche arrière face aux menaces
américaines de suspendre l’aide financière. C’est à peine si le Cameroun, dont
des juges condamnent de temps à autre des homosexuels, ne passe pas pour un
pays de sauvages et d’arriérés.
Il se trouve
même d’éminents Camerounais de la diaspora comme Patrice Nganang ou PatriciaBakalack pour qualifier les Camerounais d’intolérants, oubliant au passage
de stigmatiser l’intolérance des Américains ou des Français à la polygamie.
Le 21 décembre
2012, nombreux furent ceux qui attendirent soit avec incrédulité soit avec
anxiété la fin maya du monde. En fait, le calendrier maya parlait plutôt
de la fin d’un cycle temporel. Au regard des mutations sociétales
qui sapent la famille telle que conçue depuis des millénaires et dans la
plupart des sociétés, je me demande si cette fin de cycle ne concernait pas la
famille traditionnelle.
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