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Articles

Affichage des articles du juillet, 2012

Espèce de Bamiléké !

Il y a quelques semaines, Monseigneur Tonye Bakot, évèque de Yaoundé, a fait la une des médias camerounais après qu'une de ses correspondances est filtré dans la presse. Dans sa missive, l'évêque s'étonnait de la sur-représentation des Bamilékés dans les effectifs des étudiants et des enseignants de l'UCAC (Université Catholique d'Afrique Centrale) et demandait que des mesures soient prises pour remédier à cette situation. Si le tollé que cette affaire a provoqué a mis à découvert le tropisme tribaliste de ce clerc catholique, j'en étais peu étonné puisque ce prélat appartient à cette génération d'âge de Camerounais qui ne peuvent s'empêcher d'analyser un état de fait en usant du filtre ethnique.    Dans mon enfance, traiter quelqu'un de Bamiléké relevait de l'insulte. Dans ma famille élargie, les préjugés anti-bamiléké avaient la peau dure. On reprochait aux membres de ce groupe ethnique d'être des envahisseurs, des gens cupides et

Comment l'école du Cameroun fabrique des illettrés

En classe de sil (section d'initiation à la lecture), j'avais une institutrice, Mme Etémé, qui n'y allait pas avec le dos de la cueillière pour nous faire assimiler les leçons de lecture. Le caoutchouc  -en fait, une courroie blindée ou non de moulin électrique à écraser- cinglait sur la paume de main ou sur le dos de l'élève qui ne parvenait pas à reprendre les fameux:  "p-a-pa, pi-pi, papa fume la pipe."  Quand l'élève fouetté, ne supportant plus l'atroce douleur,  refusait d'obtempérer à l'ordre de présenter la partie du corps par lequel le châtiment corporel lui était administré, notre institutrice entrait dans une rage folle et frappait à l'aveuglette sur toutes les parties du corps. Elle avait peut-être l' excuse (sic) d'être éthylique.  Avant la fin la fin de cette année scolaire-là, je pus percer les secrets et les joies de la lecture non pas grâce au fouet, mais plutôt à la méthode d'enseignement utilisée: la mét

Pourquoi ai-je tendance (à tort) de délaisser l'actualité camerounaise

Ceux qui me font régulièrement l'honneur de lire mes billets auront certainement fait le constat que je traite peu de l'actualité du Cameroun bien que je sois citoyen et que je vive dans ce pays. Ils pourraient m'en faire le reproche. J'y réponds tout de suite en leur donnant raison sans embages.  Mais qu'il me soit permis d'y donner quelques explications afin d'obtenir d'être jugé moins sévèrement.   J'ai toujours préféré ne traiter que des sujets qui me pasionnent et dont j'ai une certaine maîtrise. Ce fut le cas à propos des sujets politiques, économiques, sociétaux (sic), éducatifs -et autres- il y a bien longtemps quand je ne savais pas encore user d'internet pour diffuser mes idées. Je dévorais les journaux, j'écoutais un grand nombre d'émissions radio ou télé pour me tenir informé. Au lycée, j'étais capable de tenir la dragée à un grand nombre de contradicteurs dans des débats portant sur un large panel de sujets. Mais

Obama le Mahdi plus fort qu'un prestigitateur

S'il y a une personnalité politique que je ne supporte pas de voir même en photo, il s'agit du président américain Barack Obama. Comme beaucoup de Négro-africains, j'aurai pu être heureux il y a quatre ans quand Obama accéda à la présidence de la première puissance mondiale. Mais voilà, le lien de "sang" pesait bien moins que le lien d'esprit que crée une communauté de valeurs. La faute peut-être à une forte imprégnation d'idéaux judéo-chrétiens. J'aimais l'Amérique d'avant Obama, son dynamisme qui n'avait de cesse de m'émerveiller, son prosylétisme pour les libertés et la démocratie. Bien que vivant loin de cette Amérique-là et ayant renoncé définitivement de tenter d'y émigrer, je vivais le Rêve américain . J'entendais des propos et je lisais des écrits sur le cauchemar américain , mais je savais bien que ces gens-là qui disaient et écrivaient ces choses-là étaient les même, ou les héritiers idéologiques de ceux, qui  consi

Comment Biya'a bi Mvondo achète la paix civile

En matière de politique intérieure camerounaise, je classerai notre père dans le camp des conservateurs cyniques qui trouvent matière à critiquer les changements démocratiques et les revendications populaires à plus de libertés politiques et civiques. Et pourtant, il n'a jamais été un partisan du Renouveau et c'est avec difficulté qu'on peut le ranger dans les rangs des sympathisants de Biya'a bi Mvondo et de son régime. La position politique et intellectuelle de notre père lui donnait donc souvent une lucidité assez rare pour analyser les actions du président camerounais. Pour expliquer le laisser-aller qui a cour dans la société camerounaise, il disait que Biya'a bi Mvondo ménageait ainsi des   soupapes de sûreté pour éviter que les frustrations des populations atteignent un point où celles-ci se trouvent contraintes de descendre dans la rue pour manifester leur colère. L'exemple qu'il aimait le plus cité était le profusion des débits de boisson sous la

Si la CRTV vous était contée

Cameroon Radio & Television (Photo credit: Wikipedia ) Un de mes professeur nous dit un jour qu'il fallait beaucoup de courage pour regarder la CRTV télé, la chaîne de télé publique du Cameroun. Il ne croyait pas si bien dire tant la télé publique, qu'on avait fini par surnommer  Canal Mendozé,  ne perdait jamais une occasion de mettre en rogne les jeunes télespectateurs dont les familles ne pouvaient pas encore se permettre de s'abonner à la télévision par câble. C'était en 2002 et bien que Gervais Mendozé soit parti il y a cinq ans, la CRTV continue de porter les blessures pulvérilentes de son ère qui dura près de 30 ans. La génération de Camerounais nés dans les années 90 ne peuvent se souvenir de cette CRTV qui nous régalaient avec des fuilletons et des fictions télé produites localement telles que L'orphelin, L'étoile de Noudi, les Feux de la rampe  ou Clin d'oeil. Soyez-en sûres, j'en oublie bien d'autres. Les enfants que nou