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Articles

Affichage des articles du mai, 2012

L’agonie d’une presse si indigente et inutile

Cela doit remonter à plus de dix ans que je n’ai plus acheté un journal camerounais. Passionné d’actualités à l’époque, élève en classe de terminal, je m’étais donné comme défi d’acheter un journal chaque semaine. Parmi les publications principales, mon favori était Le Messager pour sa liberté de ton et son impertinence à l’égard des tenants du pouvoir politique. Mais, afin de garder une certaine ouverture d’esprit, je me procurais tous les titres édités régulièrement, même Cameroon Tribune , le quotidien détenu par l’État, dont l’allégeance au gouvernement crevait les yeux.   Par contre, mon père, qui lisait aussi beaucoup la presse, ne cessait de la critiquer de façon acerbe.  Il l’accusait : de s’être largement décrédibiliser entre 1990 et 1993 en diffusant de fausses nouvelles ; de se taire sur des méfaits que commettaient certaines personnalités politiques ou du monde des affaires à cause de leur accointance tribale avec la plupart des directeurs de publications des grand

Bye bye Sarkozy !

Le dimanche 6 mai 2012, la France a élu un nouveau président en la personne de François Hollande. Même si Sarkozy a fait bonne figure au deuxième tour de l’élection contrairement à ce que prédisaient les sondages selon lesquels sa défaite devait être bien plus nette, il quitte la présidence sous un constat d’échec de l’ensemble de sa politique. Mais au-delà de son programme, c’est d’abord sa personne que les Français ont rejeté. Et on peut très bien les comprendre. Comment les Français pouvaient-ils supporter pendant cinq ans de plus un personnage qui se mêlait de tout ou presque, donnait son avis sur tout, exprimait  un grossière hypertrophie de soi, recourait régulièrement à un langage vulgaire parfois en public ou manifestait un penchant autoritaire envers ses collaborateurs ? Je ne parle même pas de ses discours trahissant une inquiétante inculture (le fameux discours de Dakar), une propension aux déclarations clivantes comme à Grenoble en 2011 après des émeutes provoquées par

Salut les mariés! et petite réflexion sur le mariage

Il y a quelques jours, j’ai eu la grande joie d’assister au mariage d’une de mes petites sœurs. Pour beaucoup de membres de la famille et moi, ce fut un grand soulagement même si nous ne le disions pas explicitement. Sous le soleil camerounais, il faut s’estimer heureux de voir sa fille ou sa sœur se lier officiellement à un brave homme qui, par lassitude d’une vie dissolue, par recherche de respectabilité ou par amour tout simplement, rejette le concubinage. Dans notre pays, si le mariage comme institution inspire encore beaucoup de respect, le concubinage n’inspire plus du tout la honte. Il n’y a qu’à analyser le parler populaire pour se rendre de son adoption comme norme sociale par défaut. Ainsi, on dit d’un couple de concubins qui partagent le même toit qu’ils vivent « maritalement ». Quitte à créer la confusion dans les esprits, on dit du concubin d’une femme : « C’est son mari » ou de la concubine d’un homme : « C’est sa femme ». En raison principalement d’une crise de vale

De l'usage peu utile d'internet

Si  vous cherchez sur le net des informations ou des images sur un évènement, une localité, sur un thème qui touche plus l’Afrique noire que d’autres continents, vous aurez bien du mal à trouver satisfaction. La raison est bien simple : internet est encore bien trop peu employé par les Africains pour diffuser des informations ou partager des idées et des opinions. Pour justifier cette situation, on évoque avec empressement le faible taux de pénétration d’internet et des TICs. Cette justification n’est cependant valable qu’en partie. Je me souviens d’une émission de RFI au cours de laquelle un responsable du groupe d’édition et de communication Hachette déplorait le fait qu’on trouvait sur le web plus de photos sur une petite bourgade française –dont j’ai oublié le nom- que sur Kinshasa, la capitale du Congo démocratique qui compte pourtant plus de 6 millions d’habitants. Et pourtant, les cybercafés se multiplient dans nos grandes métropoles, les opérateurs de télécoms offrent