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Articles

Affichage des articles du 2012

Misère bienaimée: de la mentalité de sous-développé

Le week-end passé, j’eus l’occasion de rendre visite à des gens qui me sont très proches. La maison dans laquelle ces personnes habitent présente un état de délabrement si avancée au point où j’ai eu honte de lever les yeux pour voir tout un pan des murs en planche rongés par le temps, l’humidité et les nuisibles. A maints endroits, la toiture en tôles ondulées laisse traverser par des trous béants les cordes pluvieuses de Douala. Les trop nombreuses brèches dans les murs exposent l’intimité des occupants  de la masure. L’usage a achevé de détruire les marches en ciment pour accéder aux seuils avant et arrière. La concession où se trouve cette habitation ne dispose pas de latrines dignes de ce nom. Il faut avoir le cœur solide et l’organisme vacciné contre la nausée pour aller faire des selles dans des endroits que je n’ai pas la force de décrire. Mieux vaut être constipé. Je vous passe de détails encore plus sordides. Cette maison, construite il y a plus de 40 ans

De retour sur la blogosphère !

Voilà bien plus de deux mois et demi que je n'ai plus publié un article de blog. Même pas un micro-billet de 50 mots. Cela n'a pas empêché le monde de tourner et je n’ai pas vraiment manqué à ma poignée de lecteurs. La faute au fait que ne possédant plus d”ordinateur  personnel, il m'était plus difficile de prendre le temps qu’il faut, quand il faut et où il faut pour écrire. D’autant plus que mon boulot harassant me pompait les miettes d’énergie qui me restaient. English: Khaled Meshaal in a meeting with spanish journalists (Photo credit: Wikipedia ) La situation s’est légèrement améliorée puisque je possède désormais un vieux desktop avec écran cathodique (sic) et un disque dure qui bruite comme une horloge pour m’avertir que sa mort clinique n’est plus pour très longtemps. Ayant donc peu de temps à consacrer à l’écriture, je n’ai pas vraiment d’autres choix que d’écrire à la truelle. Ce billet  n’est qu’un avant-goût et je vous avertis que ça va s’empirer... Duran

COMMENT LES UNIVERSITES FABRIQUENT DES CITOYENS INUTILES

Une bonne partie de ceux qui liront cet article se diront certainement : « Quel prétentieux celui-là ! Mais pour qui se prend-t-il pour faire la leçon aux autres? Qu’est-ce qu’il a réalisé de remarquable pour se permettre de critiquer les autres ?» Je leur donne raison. Mais comme je tiens à utiliser l’Internet comme espace de libre expression ; qu’ils veuillent bien supporter ma condescendance. A l’époque où j’étais étudiant à l’université d’Etat de Douala, je discutais avec deux autres étudiants de notre mini cité. L’un d’eux, inscrit en Faculté des Sciences, nous fit part du projet d’édition d’un journal universitaire dont il était porteur. Il nous demanda humblement de lui proposer des thèmes que pouvait traiter la publication. Comme il peinait à trouver les idées, nous lui demandâmes quelles rubriques devait contenir le journal. Grande fut ma surprise quand il nous répondit en parlant des rubriques consacrées aux faits divers, à l’humour, aux questions de société ou à la

C’EST LA FAUTE À LA FRANCE !

En 2012, quand deux tiers du territoire malien est tombé entre les mains d’une coalition armée d’indépendantistes Touareg et des islamistes plus ou moins liés à Al Qaida, je fus surpris de voir sur le fil d’actualité de mon mur Facebook une publication d’un certain « ami » accusant l’ancien Président français nicolas sarkozy d’avoir tout orchestré pour déstabiliser le Mali. Cette accusation était si grotesque que je ne pris même pas la peine de suivre le lien de l’article sensé l’étayer. Peut-être j’eus tort et que cet article m’aurait révélé que la France voulait faire main basse sur les formidables richesses naturelles du Mali. Comme les sables du Sahel, des gisements de sables bitumeux ou de gaz de schiste qui ne seront découverts que dans 20 ans. Ce n’était pas la première fois pour moi d’entendre qu’on mette tous nos malheurs (ou presque) au passif de la France. Déjà en 1987, je me souviens que la mort de thomas sankara était mise au crédit du pays que présidait alors

Inflation: l'apocalypse n'a pas (encore) eu lieu

Dans la première semaine du mois d'août, j'ai eu l'agréable surprise de me procurer une bouteille de gaz domestique de 15 kg à 6000 frs CFA. Le gouvernement s'était donc abstenu d'augmenter les prix des hydrocarbures. Avant la date fatidique du 1er août, certaines rumeurs folles circulaient. J'avais entendu dire par exemple dire que 15 kg de gaz domestique se vendraient désormais à 10500 frs ! Ce qui, comme moi, ont cessé depuis fort longtemps d'écouter ou de regarder la radio ou la télévision publique, gobèrent avec scepticisme ou non ce genre de rumeurs. Il faut avouer qu'une grande proportion d'anti-Biyas, dont je fais partie, mus par je ne sais quel mauvais esprit, espéraient que le gouvernement procéderait à cette augmentation des prix des hydrocarbures juste pour que la colère sociale dégénère en un nouveau Février 2008. En effet, il n’est pas besoin d’avoir étudié l’économie à l’université pour prévoir une inflation généralis

Espèce de Bamiléké !

Il y a quelques semaines, Monseigneur Tonye Bakot, évèque de Yaoundé, a fait la une des médias camerounais après qu'une de ses correspondances est filtré dans la presse. Dans sa missive, l'évêque s'étonnait de la sur-représentation des Bamilékés dans les effectifs des étudiants et des enseignants de l'UCAC (Université Catholique d'Afrique Centrale) et demandait que des mesures soient prises pour remédier à cette situation. Si le tollé que cette affaire a provoqué a mis à découvert le tropisme tribaliste de ce clerc catholique, j'en étais peu étonné puisque ce prélat appartient à cette génération d'âge de Camerounais qui ne peuvent s'empêcher d'analyser un état de fait en usant du filtre ethnique.    Dans mon enfance, traiter quelqu'un de Bamiléké relevait de l'insulte. Dans ma famille élargie, les préjugés anti-bamiléké avaient la peau dure. On reprochait aux membres de ce groupe ethnique d'être des envahisseurs, des gens cupides et

Comment l'école du Cameroun fabrique des illettrés

En classe de sil (section d'initiation à la lecture), j'avais une institutrice, Mme Etémé, qui n'y allait pas avec le dos de la cueillière pour nous faire assimiler les leçons de lecture. Le caoutchouc  -en fait, une courroie blindée ou non de moulin électrique à écraser- cinglait sur la paume de main ou sur le dos de l'élève qui ne parvenait pas à reprendre les fameux:  "p-a-pa, pi-pi, papa fume la pipe."  Quand l'élève fouetté, ne supportant plus l'atroce douleur,  refusait d'obtempérer à l'ordre de présenter la partie du corps par lequel le châtiment corporel lui était administré, notre institutrice entrait dans une rage folle et frappait à l'aveuglette sur toutes les parties du corps. Elle avait peut-être l' excuse (sic) d'être éthylique.  Avant la fin la fin de cette année scolaire-là, je pus percer les secrets et les joies de la lecture non pas grâce au fouet, mais plutôt à la méthode d'enseignement utilisée: la mét

Pourquoi ai-je tendance (à tort) de délaisser l'actualité camerounaise

Ceux qui me font régulièrement l'honneur de lire mes billets auront certainement fait le constat que je traite peu de l'actualité du Cameroun bien que je sois citoyen et que je vive dans ce pays. Ils pourraient m'en faire le reproche. J'y réponds tout de suite en leur donnant raison sans embages.  Mais qu'il me soit permis d'y donner quelques explications afin d'obtenir d'être jugé moins sévèrement.   J'ai toujours préféré ne traiter que des sujets qui me pasionnent et dont j'ai une certaine maîtrise. Ce fut le cas à propos des sujets politiques, économiques, sociétaux (sic), éducatifs -et autres- il y a bien longtemps quand je ne savais pas encore user d'internet pour diffuser mes idées. Je dévorais les journaux, j'écoutais un grand nombre d'émissions radio ou télé pour me tenir informé. Au lycée, j'étais capable de tenir la dragée à un grand nombre de contradicteurs dans des débats portant sur un large panel de sujets. Mais

Obama le Mahdi plus fort qu'un prestigitateur

S'il y a une personnalité politique que je ne supporte pas de voir même en photo, il s'agit du président américain Barack Obama. Comme beaucoup de Négro-africains, j'aurai pu être heureux il y a quatre ans quand Obama accéda à la présidence de la première puissance mondiale. Mais voilà, le lien de "sang" pesait bien moins que le lien d'esprit que crée une communauté de valeurs. La faute peut-être à une forte imprégnation d'idéaux judéo-chrétiens. J'aimais l'Amérique d'avant Obama, son dynamisme qui n'avait de cesse de m'émerveiller, son prosylétisme pour les libertés et la démocratie. Bien que vivant loin de cette Amérique-là et ayant renoncé définitivement de tenter d'y émigrer, je vivais le Rêve américain . J'entendais des propos et je lisais des écrits sur le cauchemar américain , mais je savais bien que ces gens-là qui disaient et écrivaient ces choses-là étaient les même, ou les héritiers idéologiques de ceux, qui  consi

Comment Biya'a bi Mvondo achète la paix civile

En matière de politique intérieure camerounaise, je classerai notre père dans le camp des conservateurs cyniques qui trouvent matière à critiquer les changements démocratiques et les revendications populaires à plus de libertés politiques et civiques. Et pourtant, il n'a jamais été un partisan du Renouveau et c'est avec difficulté qu'on peut le ranger dans les rangs des sympathisants de Biya'a bi Mvondo et de son régime. La position politique et intellectuelle de notre père lui donnait donc souvent une lucidité assez rare pour analyser les actions du président camerounais. Pour expliquer le laisser-aller qui a cour dans la société camerounaise, il disait que Biya'a bi Mvondo ménageait ainsi des   soupapes de sûreté pour éviter que les frustrations des populations atteignent un point où celles-ci se trouvent contraintes de descendre dans la rue pour manifester leur colère. L'exemple qu'il aimait le plus cité était le profusion des débits de boisson sous la

Si la CRTV vous était contée

Cameroon Radio & Television (Photo credit: Wikipedia ) Un de mes professeur nous dit un jour qu'il fallait beaucoup de courage pour regarder la CRTV télé, la chaîne de télé publique du Cameroun. Il ne croyait pas si bien dire tant la télé publique, qu'on avait fini par surnommer  Canal Mendozé,  ne perdait jamais une occasion de mettre en rogne les jeunes télespectateurs dont les familles ne pouvaient pas encore se permettre de s'abonner à la télévision par câble. C'était en 2002 et bien que Gervais Mendozé soit parti il y a cinq ans, la CRTV continue de porter les blessures pulvérilentes de son ère qui dura près de 30 ans. La génération de Camerounais nés dans les années 90 ne peuvent se souvenir de cette CRTV qui nous régalaient avec des fuilletons et des fictions télé produites localement telles que L'orphelin, L'étoile de Noudi, les Feux de la rampe  ou Clin d'oeil. Soyez-en sûres, j'en oublie bien d'autres. Les enfants que nou

Sous le règne d'un "grand président"

Qui se rappele encore de cette après-midi du dimanche 30 juin 2002 où Biya'a bi Mvondo Paul Barthélémy, président de la république du Cameroun, accorde une interview surprise à le télévision nationale -je veux parler de l'inénarrable CRTV- à la surprise générale. Un peu plus ou un peu moins d'un heure avant, il a limogé le vieux Koungou Edima Ferdinand, alors ministre de l'admistration territoriale, suite l'échec piteux de l'organisation du scrutin électoral qui devait se tenir ce jour-là. A l'annonce radiodifusée du coup de savate présidentiel dans les fesses de son grabataire de ministre et du report du déroulement du scrutin, j'entends un voisin se pâmer de ce qu'il considère être une décision digne d'éloges. Ce voisin déclare à qui veut l'entendre:"Popol est un  Grand Président  !" J'aurai peut-être du me demander à cet instant: Qu'est-ce qu'un  Grand Président  ? La première réponse à cette question hautement

Petite charade obamesque

Pour commencer, un petite charade. Mon premier  est un président qui présente un faux extrait de naissance, façonné grâce à Photoshop ou autres logiciels de retouche d'images, pour convaincre ses compatriotes qu'il est bien et bien né sur le territoire de l'Etat qu'il gouverne parce que dans le cas contraire, il serait juridiquement un usurpateur, serait destitué illico presto et traduit devant les tribunaux.   Mon deuxième  est homme d'état qui ne sait pas exactement combien de subdivisions politiques et administratives compte son pays. Un peu comme si notre Popol national du Cameroun disait que notre cher et beau pays est constitué de  17  provinces . Pour épicer la sauce, j'ajoute que cet homme d'état croit qu'en Autriche, on parle l'autrichien -puisqu'en France, on parle français. Mon troisième  est un dirigeant qui ne se sépare jamais des ses téléprompteurs pour dire déclâmer de grands discours qui font se pâmer d'éblouiss