Le
week-end passé, j’eus l’occasion de rendre visite à des gens qui me
sont très proches. La maison dans laquelle ces personnes habitent
présente un état de délabrement si avancée au point où j’ai eu honte
de lever les yeux pour voir tout un pan des murs en planche rongés par
le temps, l’humidité et les nuisibles. A maints endroits, la toiture
en tôles ondulées laisse traverser par des trous béants les cordes
pluvieuses de Douala. Les trop nombreuses brèches dans les murs
exposent l’intimité des occupants de la masure.
L’usage a achevé de détruire les marches en ciment pour accéder aux
seuils avant et arrière. La concession où se trouve cette habitation
ne dispose pas de latrines dignes de ce nom. Il faut avoir le cœur
solide et l’organisme vacciné contre la nausée pour aller faire des
selles dans des endroits que je n’ai pas la force de décrire. Mieux
vaut être constipé. Je vous passe de détails encore plus sordides.
Cette maison, construite il y a plus de 40 ans, n’a jamais connu de
véritables travaux de réfection.
Une photo valant plus de milles mots, vous auriez certainement
préférez que j’en publie une afin que vous puissiez vérifier la
véracité de ma description. Mais, un bon nombre de mes contacts
Facebook sauront facilement de qui et de quoi je parle et ils me
reprocheront légitimement d’exposer à l’humiliation publique des gens
qui nous sont chères.
Au regard de ce que je viens de vous décrire, je me suis demandé
comment nous pouvions accepter de vivre dans une telle misère? A-t-il
manquer des bras - c’est-à-dire des moyens humains - pour arriver à
cette situation si déplorable? Non. Des moyens financiers? Non, si
plusieurs personnes s’attelaient à conjuguer leurs maigres efforts
respectifs. Quoi alors? J’ai une réponse simple: le consentement et
accommodation à ce type de misère-là.
On en arrive au point où on a plus honte d’être si misérable. Non pas
que la pauvreté matérielle en elle-même doit être vécu dans cette
honte, mais le fait qu’on perde conscience du fait qu’une situation
d’extrême dénuement a très souvent pour cause la paresse et le déni
de responsabilité.
Au lieu de mobiliser individuellement ou collectivement les modestes
moyens physiques, matériels, financiers et intellectuelles pour
satisfaire nos besoins, on préfère cancaner à longueur de journée
contre les «cupides» et «envahisseurs» Bamilékés ou contre les Blancs
«qui pillent toutes nos richesses». Ou se prélasser dans son lit en
attendant que de nouveaux dirigeants politiques prennent le pouvoir,
créent des emplois en un claquement de doigts avec plus de facilité
qu’il n’en faut pour tracer une courbe sur le sol et entreprennent,
avec l’argent gratuit qui tombera du ciel, de venir restaurer nos
habitations délabrées et nous construire des latrines.
Peut-être attend-t-on que les Blancs fassent ce que les ethnies
guerrières et volontiers hégémoniques de l’Afrique précoloniale n’ont
jamais fait: demander pardon «pour le mal qu’ils nous ont fait» par la
traite négrière, le colonialisme, le néocolonialisme, l’impérialisme,
les plans d’ajustement structurel de Breton Woods, la
mondialisation... Et afin d’obtenir notre miséricorde, qu’ils nous
versent des réparations si substantielles à titre de dommages et
intérêts que cela nous permettra de creuser à la pioche les fosses
d’aisance des latrines.
Les tiers-mondistes ont tout faux dans leurs explications
pseudo-scientifiques des causes du sous-développement des peuples
d’Afrique noire. Comme dirait quelqu’un: «It’s mentality at first,
stupid !» Traduction: «C’est d’abord une question de mentalité, imbécile !» En
effet, la mentalité constitue la raison première de la plus-part des
peuples sous-développés économiquement. Mais cela relève de la culture
et non de la génétique.
Étant né à Bafoussam en pays bamiléké, je m’y rendais souvent pour
établir un extrait de casier judiciaire. Un jour, pour m’occuper un
peu en tendant l’émission de document, je décidais de me promener dans
la ville. Une chose me frappa: tout le monde était en activité. Dans
les quartiers, pas de jeunes qui conféraient oisivement sur le
football ou le salaire de Samuel Eto’o.
A ma grande surprise ravie, je vis aussi deux éoliennes fabriquées
avec des moyens de bord, mais qui fonctionnaient parfaitement. Selon
toute vraisemblance, ces œuvres n’étaient pas une lubie de riche mais
la réalisation d’un esprit entreprenant. Faut-il s’étonner que des
entrepreneurs bamilékés soient parmi les plus dynamiques au Cameroun?
A mon observation, ces Bamilékés de Bafoussam ont bien moins une
mentalité de sous-développé que bien d’autres de mes compatriotes.
Un billet de blog ne me permet que d’effleurer à peine la question des
causes du sous-développement en Afrique. Aux lecteurs qui comprennent
l’anglais américain, je vous conseille vivement d’approfondir le sujet
en lisant les chroniques de Thomas Sowell sur Townhall.com.
sont très proches. La maison dans laquelle ces personnes habitent
présente un état de délabrement si avancée au point où j’ai eu honte
de lever les yeux pour voir tout un pan des murs en planche rongés par
le temps, l’humidité et les nuisibles. A maints endroits, la toiture
en tôles ondulées laisse traverser par des trous béants les cordes
pluvieuses de Douala. Les trop nombreuses brèches dans les murs
exposent l’intimité des occupants de la masure.
L’usage a achevé de détruire les marches en ciment pour accéder aux
seuils avant et arrière. La concession où se trouve cette habitation
ne dispose pas de latrines dignes de ce nom. Il faut avoir le cœur
solide et l’organisme vacciné contre la nausée pour aller faire des
selles dans des endroits que je n’ai pas la force de décrire. Mieux
vaut être constipé. Je vous passe de détails encore plus sordides.
Cette maison, construite il y a plus de 40 ans, n’a jamais connu de
véritables travaux de réfection.
Une photo valant plus de milles mots, vous auriez certainement
préférez que j’en publie une afin que vous puissiez vérifier la
véracité de ma description. Mais, un bon nombre de mes contacts
Facebook sauront facilement de qui et de quoi je parle et ils me
reprocheront légitimement d’exposer à l’humiliation publique des gens
qui nous sont chères.
Au regard de ce que je viens de vous décrire, je me suis demandé
comment nous pouvions accepter de vivre dans une telle misère? A-t-il
manquer des bras - c’est-à-dire des moyens humains - pour arriver à
cette situation si déplorable? Non. Des moyens financiers? Non, si
plusieurs personnes s’attelaient à conjuguer leurs maigres efforts
respectifs. Quoi alors? J’ai une réponse simple: le consentement et
accommodation à ce type de misère-là.
On en arrive au point où on a plus honte d’être si misérable. Non pas
que la pauvreté matérielle en elle-même doit être vécu dans cette
honte, mais le fait qu’on perde conscience du fait qu’une situation
d’extrême dénuement a très souvent pour cause la paresse et le déni
de responsabilité.
Au lieu de mobiliser individuellement ou collectivement les modestes
moyens physiques, matériels, financiers et intellectuelles pour
satisfaire nos besoins, on préfère cancaner à longueur de journée
contre les «cupides» et «envahisseurs» Bamilékés ou contre les Blancs
«qui pillent toutes nos richesses». Ou se prélasser dans son lit en
attendant que de nouveaux dirigeants politiques prennent le pouvoir,
créent des emplois en un claquement de doigts avec plus de facilité
qu’il n’en faut pour tracer une courbe sur le sol et entreprennent,
avec l’argent gratuit qui tombera du ciel, de venir restaurer nos
habitations délabrées et nous construire des latrines.
Peut-être attend-t-on que les Blancs fassent ce que les ethnies
guerrières et volontiers hégémoniques de l’Afrique précoloniale n’ont
jamais fait: demander pardon «pour le mal qu’ils nous ont fait» par la
traite négrière, le colonialisme, le néocolonialisme, l’impérialisme,
les plans d’ajustement structurel de Breton Woods, la
mondialisation... Et afin d’obtenir notre miséricorde, qu’ils nous
versent des réparations si substantielles à titre de dommages et
intérêts que cela nous permettra de creuser à la pioche les fosses
d’aisance des latrines.
Les tiers-mondistes ont tout faux dans leurs explications
pseudo-scientifiques des causes du sous-développement des peuples
d’Afrique noire. Comme dirait quelqu’un: «It’s mentality at first,
stupid !» Traduction: «C’est d’abord une question de mentalité, imbécile !» En
effet, la mentalité constitue la raison première de la plus-part des
peuples sous-développés économiquement. Mais cela relève de la culture
et non de la génétique.
Étant né à Bafoussam en pays bamiléké, je m’y rendais souvent pour
établir un extrait de casier judiciaire. Un jour, pour m’occuper un
peu en tendant l’émission de document, je décidais de me promener dans
la ville. Une chose me frappa: tout le monde était en activité. Dans
les quartiers, pas de jeunes qui conféraient oisivement sur le
football ou le salaire de Samuel Eto’o.
A ma grande surprise ravie, je vis aussi deux éoliennes fabriquées
avec des moyens de bord, mais qui fonctionnaient parfaitement. Selon
toute vraisemblance, ces œuvres n’étaient pas une lubie de riche mais
la réalisation d’un esprit entreprenant. Faut-il s’étonner que des
entrepreneurs bamilékés soient parmi les plus dynamiques au Cameroun?
A mon observation, ces Bamilékés de Bafoussam ont bien moins une
mentalité de sous-développé que bien d’autres de mes compatriotes.
Un billet de blog ne me permet que d’effleurer à peine la question des
causes du sous-développement en Afrique. Aux lecteurs qui comprennent
l’anglais américain, je vous conseille vivement d’approfondir le sujet
en lisant les chroniques de Thomas Sowell sur Townhall.com.
Commentaires
Enregistrer un commentaire