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Dur, dur d'être un blogueur



Il y a deux semaines, j’ai lancé un nouveau blog --Pour Sowell-- où sont publiées les traductions en français des articles de l’intellectuel afro-américain ThomasSowell, libéral en matière économique et conservateur quant aux questions sociétales. Comme je m’y attendais, le blog a eu le petit succès d’audience espéré. Mais la réussite aurait été encore plus probante si je publiais plus fréquemment. A l’heure actuelle, cet écueil se trouve plus que difficilement surmontable de mon activité professionnelle qui monopolise presque toute mon énergie, mon temps et mes ressources intellectuelles.

Ce n’est qu’en 2004 que j’ai découvert le concept de blog par une émission radio de RFI dédiée aux NTIC et intitulé Le Net plus Ultra. Soit dit en passant, ce programme a depuis longtemps été remplacé par L'Atelier des médias qui est bien moins orienté geek... à mon grand dépit. Enthousiaste au regard de la formidable opportunité qu’offrait le blog pour mettre sur pied une d’expression, je m’empressais de créer mon premier blog, Vent du Sud, sur la plateforme Overblog. Je n’y ai publié qu’un article puis j’ai abandonné le projet, rebuté par les moyens financiers à y consacrer.

Quand je parle de moyens financiers, j’imagine bien de lecteurs surpris. Je m’explique. Si à Douala, on trouve un grand nombre de cybercafés qui offrent, à force de dégressivité tarifaire, une heure de connexion internet à 100 frs, il n’en était pas le cas il y a 7 ans. De plus, ne possédant pas d’ordinateur personnel, je ne pouvais pas me payer le luxe d’aller saisir des textes dans un cybercafé. En outre, l’industrie de la monétisation de blog n’en était encore qu’à ces débuts et j’ignorais complètement le marketing internet. Après que Google est racheté la plateforme Blogger, j’y créais mon premier blog en 2005. Mais comme je croyais, plus qu’à tort, que Blogger n’offrait presque pas de gadget de possibilité de personnalisation, je n’y avais publié aucun article.

A force d’apprendre en marchant, je suis enfin parvenu à tenir un blog --celui que vous consultez à l’instant-- dans la durée. Mon objectif est de publier une centaine de billets avant de mettre fin à l’aventure. Idem pour le blog Pour Sowell. En effet, j’envisage de mener une carrière de blogueur professionnel. Or, pour des raisons techniques, mes deux blogs sus-évoqués ne sont pas monétisables.

Bien que le blogging professionnel soit une activité très prenante voire épuisante et que le succès pécuniaire n’est pas garanti, loin de là, je pense qu’un blogueur vivant en Afrique peut plus facilement trouver son compte que s’il vivait en Occident. La raison tient à la différence de coûts de la vie: si 100 euros ne représente même pas 10% du salaire minimum en France, son équivalent en francs CFA (65 000 frs) peut couvrir les besoins d’un jeune célibataire camerounais qui mène un train de vie austère.

Ils peuvent peut-être se compter sur les doigts des deux mains, les Camerounais qui publient des blogs. Mis à part ceux qui contribuent aux remarquables projets Mondoblog ou Global Voices ou des francs-tireurs comme Jean Gatsi, je ne connais ni de journalistes, d’universitaires, d’intellectuels ou de politiciens qui bloguent... et c’est bien dommage !

Pour conclure, permettez-moi d’exprimer ma satisfaction de voir qu’une de mes petites sœurs a embrayé sur le chemin bloguesque. Elle publie assez régulièrement des billets intimistes sur son blog Objecter ma vie.           

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