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Inflation: l'apocalypse n'a pas (encore) eu lieu

Dans la première semaine du mois d'août, j'ai eu l'agréable surprise de me procurer une bouteille de gaz domestique de 15 kg à 6000 frs CFA. Le gouvernement s'était donc abstenu d'augmenter les prix des hydrocarbures. Avant la date fatidique du 1er août, certaines rumeurs folles circulaient. J'avais entendu dire par exemple dire que 15 kg de gaz domestique se vendraient désormais à 10500 frs ! Ce qui, comme moi, ont cessé depuis fort longtemps d'écouter ou de regarder la radio ou la télévision publique, gobèrent avec scepticisme ou non ce genre de rumeurs.

Il faut avouer qu'une grande proportion d'anti-Biyas, dont je fais partie, mus par je ne sais quel mauvais esprit, espéraient que le gouvernement procéderait à cette augmentation des prix des hydrocarbures juste pour que la colère sociale dégénère en un nouveau Février 2008. En effet, il n’est pas besoin d’avoir étudié l’économie à l’université pour prévoir une inflation généralisée. A moins peut-être d’être membre du gouvernement pour croire que les véhicules automobiles, qui transportent les passagers et les denrées alimentaires de première nécessité, utilisent de l’eau comme carburant.       
Mais avouons pour une fois que notre gouvernement a pressenti qu’il allait creuser sa propre tombe. Lâchement, il a fait pression, aux cours de longues négociations, sur les transporteurs afin ceux-ci ne répercutent cette hausse sur leurs tarifs. Ayant radicalement tourné le dos aux médias publics, je n’ai pas écouté la propagande gouvernementale qui visait à vendre les Grandes Réalisations au coût de de la hausse des prix.

On a parlé de la nécessité de mobiliser 400 milliards pour financer les projets structurants (sic), d’une politique de soutien de prix que l’Etat ne peut plus se permettre, d’un subvention qui profitait surtout aux propriétaires de véhicules haut de gamme genre Mercedes. Disons le tout de suite: ces arguments de propagande sont d’énormes foutaises ! Passons sur le fait que le Renouveau ait attendu 24 années pour élaborer des Grandes Ambitions en matière d’infrastructure, puis ait eu besoin de sept nouvelles années pour pour peaufiner ses ambitions afin soit question plus tard de Grandes Réalisations.  

L’Etat RDPC dit qu’il ne peut plus se permettre le luxe d’une telle subvention. Il oublie que c’est avec l’argent du contribuable que les prix sont soutenus. Le gouvernement prétend qu’il compte ainsi engranger 400 milliards. Mais sa pitoyable incompétence l’empêche de prévoir une brutale contraction de l’activité économique qui provoqueront immanquablement une forte baisse des recettes fiscales, notamment celles liées aux hydrocarbures. Je ne parle même pas de la contrebande ou de la contrefaçon...

Dans un élan naturel de couardise, le gouvernement a mis en avant les recommandations d’un fonctionnaire du FMI. Comme pour dire: “Si nous prenons une telle mesure, c’est la faute à Breton Woods!” Si ce Breton Woods avait fermement recommandé d’organiser des élections transparentes, on aurait parlé d’ingérence.

L’Etat a reculé mais qu’est-ce qui nous assure qu’il ne l’a pas fait pour mieux sauter ? Vaille que vaille, les grands chantiers devront être financés et ne comptons pas trop sur le Renouveau pour dégager des ressources en luttant efficacement contre la gabegie, la corruption et la prévarication des biens publics. Quand le gouvernail du pouvoir est tenu par un capitaine illégitime et incompétent, ne nous étonnons pas que le navire navigue à vue.  
  

Commentaires

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