Quand nous étions petit, notre mère fabriquait du yaourt qu'on
empaquetait dans du plastique, faisait congeler et vendait aux élèves.
Son activité fournissait une bonne part du revenu de notre foyer. Comme
tout commerce, l'affaire connaissait des hauts et des bas.
Notre mère, plutôt brillante, pour fabriquer son yaourt que nous appelions improprement "sucettes", faisait très souvent face à une très forte concurrence. Quand ses recettes baissaient au point où subvenir au besoin alimentaire de la famille devenait plus difficile, les soucis la tenaillaient plus.
J'avais trouvé une solution simple pour assurer à notre brave mère un revenu stable et sûr dans son entreprise: abolir la concurrence de la vente des produits alimentaires aux élèves dans l'établissement scolaire où elle exerçait, et bien sûr concéder à ma chère mère le monopole de cette activité! Fier de ma trouvaille, je faisais part de ma défiance vis-à-vie du marché concurrentiel et m'attendais à ce qu'elle acquiesce. Mais sa réaction me surprit.
Elle loua plutôt le mérite de la concurrence en soulignant le fait que cela obligeait les opérateurs à s'améliorer pour livrer au marché les meilleurs produits. Bien sûr, elle n'employa pas les termes que j'utilise. Bien que n'ayant pas fait de longues études, elle possédait une connaissance intuitive ou acquise par l'expérience de l'avantage du libre choix en économie. Elle pensait avant tout au bénéfice que pouvait tirer ses clients, les élèves, d'une offre concurrentielle.
Ceci se déroula plus de dix ans avant que j’eus l'occasion d'entendre parler des Adam Smith, Hayek, Friedman, Schumpeter, Revel et autres. La Révolution Capitaliste de Peter Berger ou La grande Parade de Jean-François Revel ne vinrent qu'amender un champs que notre mère avait inconsciemment labouré.
Comme quoi, l'attachement à la pensée libérale a peu avoir avec le niveau intellectuel ou le milieu social. Le libéralisme n'est pas qu'une affaire de Blancs, "grands ou petits bourgeois", ou d'Africains "occidentalisés". C'est d'abord une question de l'attachement à la liberté de soi-même, celle d'autrui. Surtout celle d'autrui.

Notre mère, plutôt brillante, pour fabriquer son yaourt que nous appelions improprement "sucettes", faisait très souvent face à une très forte concurrence. Quand ses recettes baissaient au point où subvenir au besoin alimentaire de la famille devenait plus difficile, les soucis la tenaillaient plus.
J'avais trouvé une solution simple pour assurer à notre brave mère un revenu stable et sûr dans son entreprise: abolir la concurrence de la vente des produits alimentaires aux élèves dans l'établissement scolaire où elle exerçait, et bien sûr concéder à ma chère mère le monopole de cette activité! Fier de ma trouvaille, je faisais part de ma défiance vis-à-vie du marché concurrentiel et m'attendais à ce qu'elle acquiesce. Mais sa réaction me surprit.
Elle loua plutôt le mérite de la concurrence en soulignant le fait que cela obligeait les opérateurs à s'améliorer pour livrer au marché les meilleurs produits. Bien sûr, elle n'employa pas les termes que j'utilise. Bien que n'ayant pas fait de longues études, elle possédait une connaissance intuitive ou acquise par l'expérience de l'avantage du libre choix en économie. Elle pensait avant tout au bénéfice que pouvait tirer ses clients, les élèves, d'une offre concurrentielle.
Ceci se déroula plus de dix ans avant que j’eus l'occasion d'entendre parler des Adam Smith, Hayek, Friedman, Schumpeter, Revel et autres. La Révolution Capitaliste de Peter Berger ou La grande Parade de Jean-François Revel ne vinrent qu'amender un champs que notre mère avait inconsciemment labouré.
Comme quoi, l'attachement à la pensée libérale a peu avoir avec le niveau intellectuel ou le milieu social. Le libéralisme n'est pas qu'une affaire de Blancs, "grands ou petits bourgeois", ou d'Africains "occidentalisés". C'est d'abord une question de l'attachement à la liberté de soi-même, celle d'autrui. Surtout celle d'autrui.

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