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Des fanfarons contre la France

A l'occasion de la visite exprès du président François Hollande à notre Roi Fainéant de président ce jour-ci, les autorités ont décidé d'embêter un peu tout le monde ces derniers jours. Parmi ces embêtements, il y a ceux qui nous seront profitables comme les travaux d'hygiène, de salubrité et de réaménagement de la voirie urbaine. Il y a aussi ceux qui ont surtout pour conséquence de nous pourrir plus la vie comme les contrôles plus serrés d'identité et "l'intérêt" soudain porté aux activistes anti-français.



Parmi ces activistes figurent en bonne place le farfelu Essama André Blaise​, ce "héros" de pacotille qui avait décapité il y a un an la statue du Général Leclerc. J'écris "héros" parce que j'ai du mal à voir ce qu'il y a d'héroïque à s'en prendre à une statue qui ne peut pas se défendre.Pis encore, cette statue était le cadet des soucis de tout le monde, y compris de la communauté urbaine de Douala, du ministère de la culture et tout simplement du gouvernement.
J'imagine que l'activiste de pacotille avait voulu marqué les esprits en posant un geste qu'il voulait symbolique. Mais, ce n'était qu'un acte de vandalisme de la part d'un concitoyen qui a apparemment perdu le nord de la raison.En effet, qu'y a-t-il de raisonnable à s'en prendre à la statue d'un "colonialiste" et ne rien dire à propos de Biya'a bi Mvondo qui doit en bonne partie au soutien actif ou passif de la France sa longévité au pouvoir ?

Comme il fallait s'y attendre, l'acte de vandalisme avait valu des torrents d'éloges envers l'activiste. Celui qui était avant cela un parfait inconnu devint un nouvel "héros" de ce nationalisme camerounais version Afrique Média qui n'a pas besoin d'une démarche intellectuelle construite, mais se contente de surfer sur le sentiment populaire francophobe pour aligner des poncifs qui feront toujours mouche.

Si vous répondez à André Blaise Essama et à ses groupies que:
  • cette statue ne fut pas érigée par le gouvernement camerounais une fois l'indépendance acquise, mais plutôt par l'administration coloniale française au lendemain de la deuxième guerre mondiale;
  • le Général Leclerc ne vint au Cameroun que pour convaincre l'administration coloniale locale de se rallier à la lutte contre les puissances de l'Axe bien pire les les impérialismes d'Occident et pour recruter des combattants;
  • élever une statue à Leclerc ne revenait pas vraiment au même qu'ériger un monument en l'honneur de Roland Pré, administrateur qui initia la terrible répression contre l'UPC (Union des Populations du Cameroun);
  • la responsabilité de la non-réhabilitation véritable de la mémoire des nationalistes de l'UPC incombait d'abord au régime de Biy'a bi Mvondo envers qui notre activiste de pacotille est étrangement complaisant,
au mieux vous seriez traitez de suppôt de la France néo-colonialiste, au pire on vous soupçonnera d'être un "pédé".

Le nationalisme profondément imprégné de ressentiment anti-français est une excellente occasion de diversion qui nous évite de nous donner la peine d’œuvrer afin que la situation politique, économique et sociale de notre pays s'améliore. Œuvrer de la sorte est une tâche bien ardue, exigeante et épuisante. Mais, accuser la France d'être responsable de (presque) tous nos maux est bien plus facile.


Et c'est justement la voie de la facilité que des fanfarons nationalistes à la Blaise Essama ont choisi.

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